Chronologie d’un scandale d’État : quand les faits dépassent la fiction (première partie : janvier-octobre 2020)

La France a connu la première partie de l’année 2020 une pandémie exceptionnelle dans son histoire. Lors de cette crise, des milliers de blouses blanches ont été envoyées combattre le virus sans matériel et des millions de français-es ont été abreuvé-es d’informations fausses et contradictoires. Entre amateurisme et négligences, entre mensonges et rétention d’informations, cette chronologie sourcée et documentée offre à celui qui cherche la vérité un retour sur l’incroyable enchaînement des faits, des positions, des décisions et des déclarations des dirigeant-es français-es qui ont conduit et participé à ce scandale sanitaire. Ce travail se consacre à la révélation de ce scandale d’État et de la réalité des individus qui gouvernent la France.

Bonne lecture

Crédit photo: ALLILI MOURAD/SIPA

Le même jour, dans un article de Science, la revue rapporte que l’OMS considère le coronavirus comme une urgence de santé publique au niveau mondial alors que la maladie à ce jour du jeudi 30 janvier s’est déjà propagée dans 18 pays, compte 8000 cas positifs et 170 décès sur le globe.

Le problème c’est qu’O. Véran aurait dit le contraire le jour même au président du syndicat des médecins généraux, Jacques Battistoni. Interrogé par CheckNews, le généraliste raconte : «Il n’y a pas de stock de FFP2, Olivier Véran me l’a confirmé lundi».

Toujours le 24 février alors que l’Iran est fortement touché par l’épidémie, une journaliste de France 24 partage son étonnement sur twitter sur l’absence de contrôle médical et sanitaire des voyageurs arrivant d’Iran à l’aéroport de Roissy. La réponse des autorités compétentes fait mention de l’application d’apparentes “mesures spécifiques” et de “mesures sanitaires”. Quelles sont-elles ?

Le même jour, lors d’une interview sur RTL, O. Véran affirme qu’il n’y a plus aujourd’hui, de malades en circulation en France. Un instant plus tard dans la même interview, à la question de savoir combien de personnes sont contaminées sur le sol national O. Véran assure qu’il est impossible d’y répondre se contredisant tout seul en l’espace de quelques minutes. Vidéo à visionner ci-dessous :

Malgré le terme de pandémie et la menace d’une gravité mondiale, le match de la Ligue des Champions entre l’Olympique Lyonnais et la Juventus à Lyon est maintenu. Ainsi, 3000 supporters italiens sont autorisés à assister au match. La veille, O. Véran se justifiait alors sur RTL : “aucun argument scientifique et médical aujourd’hui ne nous conduit à arrêter des événements collectifs parce que le virus n’est pas circulant en France et parce que les cas sont circonscrits en Italie”. O.Véran justifie donc la tenue du match en disant que le virus n’est pas circulant en France tout en disant qu’il est impossible de savoir combien de personnes sont contaminées sur le sol français. Limpide. Vidéo à apprécier ci-dessous :

Au jour du 26 février, l’Italie, principalement du nord, compte 400 cas de Covid-19 et 12 décès.

Source : rapport quotidien de la protection civile italienne (données à 18 h à partir du 24 février) :

E. Macron lui, annonce “une épidémie qui arrive..”.

Il n’existe en ce jour du lundi 27 février aucun consensus parmi les trois hommes centraux du gouvernement.

Crédit photo : Ludovic MARIN / POOL / AFP

Le même jour, nous apprenons que les militaires de la base aérienne de Creil dans l’Oise qui sont allés chercher les expatriés en Chine n’ont pas été mis en quarantaine mais ont bénéficié de permissions après leur retour de mission en territoire infecté. Ainsi, les militaires de l’escadron Esterel qui sont allés à Wuhan n’auraient pas été placés en quarantaine “ seulement en permission de quatorze jours à leur domicile, mais sans contrôle de leurs allées et venues, pas plus que celles de leurs familles ». L’Oise sera rapidement identifié comme un “cluster” par le ministère des Solidarités et de la Santé.

C’est également le même jour que nous apprenons une nouvelle capitale. Marie Fontanel, la conseillère santé du président à l’Élysée qui avait quitté son poste le 31 janvier est remplacée par Anne-Marie Armanteras de Saxcé. Ce poste clé en pleine épidémie naissante est resté vacant pendant un mois.

Dans le même temps, les écoles sont fermées dans l’Oise, clusters des Haute-Savoie mais pas ailleurs sur le territoire. Les marchés sont fermés mais pas les supermarchés. L’Obs décrit ces mesures comme un “casse-tête”.

Le même jour A. Buzyn déclare que “le système de santé (français) est robuste et bien préparé”.

Toujours le même jour E. Macron annonce la fermeture des écoles, crèches, collèges, lycées et universités jusqu’à nouvel ordre contredisant directement et le jour même son ministre de l’Éducation Nationale.

Le même jour, l’OMS qui nomme la situation actuelle comme « une crise sanitaire majeure de notre époque » appelle à un dépistage massif du coronavirus. En effet, l’OMS préconise en urgence un dépistage pour chaque cas symptomatique contrairement au gouvernement français qui cible uniquement les personnes à risque.

Crédit photo : © AP Photo / Alain Jocard
Source Le Média

L’ARS met à disposition une échelle de fragilité clinique pour aider le personnel soignant à la ”sélection” :

Toujours en ce jeudi 19 mars un collectif de médecins appelé C19 annonce son intention de porter plainte contre l’ancienne ministre de la santé, A. Buzyn, et le premier ministre, E. Philippe, devant la Cour de Justice de la République, estimant que ces derniers « avaient conscience du péril et disposaient des moyens d’action, qu’ils ont toutefois choisi de ne pas exercer ». Leur initiative est appuyée par une pétition en ligne écrite le 21 mars qui a déjà recueilli 500 000 signatures en trois semaines.

Enfin, pour le jeudi 19 mars nous pouvons lire que « l’imprévoyance du gouvernement et de l’administration française a été totale » et les autorités « auront des comptes à rendre », pour Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France (FMF).

Pourtant, le même jour le journal Ouest France titre : “La France dispose « d’un stock nul » de masques FFP2 alors qu’elle en comptait environ 700 millions il y a dix ans. Comment en est-on arrivé là ? Explications sur le manque de masques qui se fait cruellement sentir”.

https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-penurie-de-masques-comment-en-est-arrive-la-6786911

Encore le même jour, E. Macron déclare avec ironie féliciter ”tous ceux qui avait prévu les éléments de la crise avant même que la crise ait eu lieu”.

Toujours en ce mercredi 25 mars, S. Ndiaye déclare que « le président de la République n’est pas muni d’un masque, tout simplement parce qu’il n’y a pas besoin d’un masque quand on respecte la distance de protection vis-à-vis des autres ». Le soir même, E. Macron visite l’hôpital de campagne de Mulhouse, dressé par l’armée, avec le précieux masque FFP2 sur le visage.

Crédit photo: AFP

C’est également en ce jour du 3 avril que nous apprenons les décès de trois maires liés au coronavirus. Les symptômes de la maladie ont été ressentis quelques jours après le premier tour des élections municipales.

www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-france-trois-maires-sont-morts-depuis-le-premier-tour-des-municipales-6799211

Toujours en ce mardi 7 avril, après avoir nié les accusations, C. Castaner finit par admettre la réquisition soudaine et sans concertation de millions de masques à l’aéroport de Bâle-Mulhouse au détriment de commandes des collectivités locales. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur parle même d’une terreur provoquée par l’Etat. Le gouvernement n’a pourtant jamais arrêté de complimenter le travail de ces collectivités et vanté un prétendu salutaire “travail en commun”.

Par ailleurs, E. Macron a annoncé avoir été guidé par un comité scientifique dans cette prise de décision. Le rapport scientifique issu de ce comité a pour obligation d’être rendu public. Il est pourtant introuvable sur le site du ministère de la Santé. L’ordre national des Médecins quant à lui, s’oppose à la réouverture des écoles le 11 mai. Patrick Bouet, le président de l’Ordre dénonce “un manque absolu de logique” et affirme au nom des médecins que déconfiner le milieu scolaire reviendrait à remettre le virus en circulation.

Le même jour et après le discours d’E. Macron concernant la réouverture des écoles, le ministre de l’Education Nationale J-M. Blanquer annonce finalement que le retour à l’école ne sera pas obligatoire le lundi 11 mai. Cette annonce contradictoire participe encore s’il en était besoin à l’incohérence et à l’incertitude permanente qui accompagnent les décisions et les prises de positions gouvernementales depuis le début de la crise sanitaire dû au coronavirus. L’impression que la date du 11 mai a été posée au hasard se renforce.

Le même jour, nous apprenons que le ministère de la Santé avait été alerté dès 2018, pendant le quinquennat d’E.Macron, du manque de masques. Dans la foulée une demande de reconstitution du stock de masques avait été demandée, elle fut ignorée.

Toujours en ce 23 avril, nous apprenons que des reponsables politiques dont Nicolas Dupont-Aignan, Alain Jacob, Adrien Quatennens, Marine Lepen et Olivier Faure ont affirmé n’avoir jamais été consultés sur la décision de maintenir les élections municipales. E. Macron parlait pourtant de consensus politique dans la décision de ce maintien.

Enfin, Bruno Le Maire annonce en cette journée du 23 avril que les entreprises basées dans les paradis fiscaux ne percevront pas des aides de l’état d’urgence sanitaire. Hélas, une fois encore, la réalité vient contredire les paroles d’un membre du gouvernement.

Source BFM TV
Source LCI

Pourtant, le 3 mars dernier voila ce que déclarait E. Macron :

Ce projet datant du 4 mai est à retrouver au complet ici : https://www.senat.fr/leg/pjl19-417.pdf

Voici l’extrait en question :

On enregistre donc une affluence exceptionnelle dans le sud de la France, notamment à Marseille, ville légèrement épargnée par le Covid-19 depuis janvier. Les nuitées touristiques françaises en juillet 2020 sont en hausse de plus de 16 % dans les Bouches-du-Rhône par rapport à 2019 et 43% des professionnels estiment une fréquentation en hausse à Marseille.

BFM TV du 10 juillet

Macron : “On a pris la mesure la plus radicale, la plus dure, qui était le confinement, et aussi la plus basique, avec des tas de conséquences. (…)Je ne le veux pas à nouveau pour le pays et donc nous sommes en train de tout faire pour éviter une nouvelle vague et pour avoir une approche différenciée si elle apparaissait, avec les masques, les tests. Et ensuite, si une nouvelle vague arrivait, d’isoler le plus localement possible et donc le plus vite possible.”

Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point, à Paris : “je ne veux pas donner crédit aux rumeurs, à savoir qu’Emmanuel Macron aurait donné un passe-droit à de Villiers (président du parc) par népotisme mais je ne comprends pas. Soit ce spectacle n’aurait pas dû se tenir, soit leur système si performant doit fonctionner pour tous les festivals.

L’Express du 25/08

Pendant ce temps, le gouvernement essaye d’imposer l’idée par des effets d’annonce permanents que la situation serait parfaitement gérée par l’obligation de porter un masque pour les élèves et les professeurs en milieu scolaire notamment. Les retours du terrain montrent que les consignes sanitaires ne sont pas applicables dans un milieu scolaire fonctionnant à plein régime (EPS, cantine, ateliers, classes pleines).

Libération du 3/09

Le lendemain, on passe de 3 écoles fermées à 22.

Europe 1 du 4/09

Les résultats de tests réalisés tombent parfois 15 jours après sans directive pour la personne testée, bien qu’elle ne sache pas sa situation virologique.

Numerama

L’engorgement des structures de soins qui testent n’a pas été anticipé par le gouvernement, malgré des effets d’annonces massifs des mois auparavant.

Medicalib

Le prélèvement salivaire pourrait permettre une rapidité d’exécution accrue et pallier la pénurie de personnel de santé pouvant réaliser le prélèvement nasal et prévenir la pénurie de matériel précieux qui risque de manquer à nouveau(masques, surblouses). Mais cette réalité se heurte au fait que les premiers essais cliniques pour valider la méthode des tests salivaires ne font que commencer en France : ni plus ni moins que huit mois après le début de l’apparition du virus.

Djillali Annane, chef du service de médecine intensive et réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) : “Le constat avait pourtant été fait lors de la première vague : il y avait une nécessité à revoir la capacité des lits de réanimation en France. Là, en pleine marée montante, on ne peut que déplorer que rien n’ait été fait. Après la première vague, le gouvernement est revenu à une logique budgétaire, de réduction de la masse salariale. Nous n’avons donc aucun levier pour trouver du renfort, car toutes les régions sont aujourd’hui touchées”.

Philippe Juvin, chef des urgences de l’hôpital Georges-Pompidou : “Huit mois plus tard, on se retrouve en pénurie de lits de réanimation. Il y a toujours 5.000 lits de réanimation, pas plus qu’en mars. Il n’y a pas plus de moyens”.

Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers : “Il faut bien comprendre qu’aujourd’hui nous avons moins de lit et moins de personnel qu’en janvier. On est dans une situation où les plans d’économie ont repris dans les hôpitaux, on continue à fermer des lits, y compris des lits de réanimation”.

Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l’hôpital Bichat à Paris : “Là on est saturé, on a ouvert des lits supplémentaires, on a déprogrammé des blocs opératoires. On ne sait pas comment s’en sortir ni au niveau de la réanimation, ni au niveau de la salle”.

« Nous serons prêts en cas de deuxième vague», ces mots du président datant de juillet résonnent encore dans toutes les têtes. Cette situation donne évidemment une étrange impression de “déjà-vu”.

Fin de la première partie

Chronologie d’un scandale d’État : les faits dépassent toujours la fiction (deuxième partie 2021)

Après la première partie de la chronologie, je vous invite à consulter cette deuxième phase de la gestion de la pandémie sur le sol français par le gouvernement français. Après le fiasco de la première étape de crise sanitaire, nous aurions pu croire à une meilleure anticipation de la part du gouvernement, une meilleure gestion par l’apprentissage des erreurs, des manquements. Nous aurions pu croire à une nouvelle manière de gérer la crise, exemptée de mensonges, de mesures incohérentes et tardives. Nous aurions pu espérer une nouvelle manière de gérer la crise par transparence, sollicitations, consultations des experts et non plus une gouvernance par un seul homme erigé au rang ridicule de génie. Hélas, ce n’est pas comment les choses se sont passées et comment les choses continuent de se passer. Je laisse les dates et leurs significations parler d’elles-mêmes.

Bonne lecture.

Fred Sochard
Carte du 24 janvier

C’est à ce moment là que l’idée du confinement est posé sur la table. L’arrivée de variants rend possible une catastrophe sanitaire dès février.

Gouvernement.fr
BFM TV du 25/01
La Une du JDD, le 24/01

Du côté des Républicains : “Le gouvernement veut arrêter la mission, ce qui priverait l’Assemblée nationale de tout pouvoir de contrôle et d’information sur la crise sanitaire”.

du parti Socialiste : “La majorité de la République en marche abîme la démocratie”.

du parti Communiste : “La crise sévit toujours et le gouvernement décide seul. L’Assemblée nationale est entravée”.

de la France Insoumise : “Ils détruisent la démocratie parce qu’ils ont peur de rendre des comptes. Le macronisme est un autoritarisme”.

Cette mission de contrôle parlementaire avait pour objectif d’assurer un suivi continu de la gestion de la pandémie. Le rapport dressait par ailleurs un constat accablant pour le gouvernement et sa gestion de la crise sanitaire.

Dans le premier graphique, Castex a maquillé les chiffres du taux d’incidence en chiffres de nouveaux cas de Covid par semaine. Le nombre de nouveaux cas de Covid par semaine s’élèvent à 140 000 à cette période et le taux d’incidence à 200 cas pour 100 000 habitants. Castex prend le graphique du taux d’incidence et change le titre en “nouveaux cas de Covid-19 sur 7 jours glissants”. Ainsi, par ce procédé fallacieux, le graphique ne donne rien à s’alarmer. Normal, la réalité a été modifiée de 139 800 cas (!).

Un deuxième graphique prétendant présenter des projections pour les semaines à venir a été transformé pour donner l’impression qu’un nouveau scénario peu menaçant était à venir.

Le projet est de fabriquer une fausse situation qui ne serait pas du tout alarmante et non propice à un confinement. Par ailleurs, aucune source n’est disponible sur ces graphiques, on ne sait pas d’où les sort Jean Castex.

L’auteur des véritables graphiques finit par être retrouvé, il s’agit du professeur Renaud Piarroux, spécialiste des épidémies, membre de l’Institut Pierre-Louis, spécialisé en épidémiologie et santé publique rattaché à l’Inserm. Le professeur explique que ses graphiques ont été scannés et retitrés pour faire des fausses projections qui n’ont plus rien à voir avec celles réalisées par le professeur.

Que s’est-t-il passé pendant cette fameuse semaine qui pourrait expliquer ce revirement ?

Macron a étudié les modélisations des équipes de l’INSERM et de l’Institut Pasteur pour les mois à venir. Les modèles prévoyaient une hausse immédiate de cas, chose qui n’est pas arrivé dans l’instant. Macron en a conclu que les modèles étaient faux et il s’est opposé aux scientifiques.

Pourtant, dans le rapport de l’INSERM, on pouvait y voir clairement que : “Dans le meilleur des cas (R=1 pour la souche classique, variant 50% plus contagieux), le variant anglais devient dominant en France mi-mars. Dans le pire (R=1,1 pour la souche classique, variant 70% plus contagieux), il domine dès fin janvier.

Macron avait en tête un précèdent du mois d’octobre. Les modèles lui avait fait déclarer que 9 000 personnes allaient se retrouver en réanimation à la mi-novembre, chose qui n’est pas arrivée. 4 900 patients connaitrons la réanimation au pic de cette période.

Deuxième explication à ce revirement, que nous pouvons voir sous des considérations davantage électorales.

Pendant la semaine du 25 janvier, les mesures prises dans cette pandémie commencent à subir le feu des critiques et mobiliser l’attention médiatique. Dans le même temps, des émeutes contre les restrictions sanitaires éclatent aux Pays-Bas et ailleurs en Europe. Ce n’est pour ainsi dire pas un moment idéal pour quelqu’un qui vise une réélection d’incarner le décisionnaire d’un confinement synonyme de tous les maux.

Les modélisations des scientifiques n’apparaissant pas dans l’instant immédiat, il serait difficile d’imposer un confinement à la population. Le gouvernement invente donc un concept pour commencer à labourer le terrain sur la communication pour faire volte face : le “confinement préventif”.

Prenant l’exemple des premiers et deuxièmes confinements, décrétés en catastrophe à chaque fois, ce terme peut faire sourire et surtout ajouter à la vision d’un gouvernement totalement perdu.

BFM TV du 01/02
France Inter, 10/02/2021
Le JDD, 10/02/2021
Le Figaro du 15/02/2021

Macron s’improvise donc épidémiologiste et part du principe que tous les modèles scientifiques se tromperont encore dans les prochains mois. Comme il semble monter en popularité, il déconnecte de la réalité.

Olivier Véran, le même jour au JT de France 2 essaye de rassurer la population en disant “croiser les doigts” pour que la situation s’améliore. Le gouvernement semble tout improviser d’une semaine à l’autre.

Un peu plus tôt dans la journée du 25 mars, Olivier Véran annoncait que trois nouveaux départements s’ajoutaient aux 16 autres déjà confinés et que 24 départements étaient placés en vigilance renforcée.

En rouge, la courbe française

La défense du gouvernement se base sur l’exemple Allemand où le déconfinement du mois de mars a causé une remontée des cas.

Sauf qu’en Allemagne, les hôpitaux ne sont pas surchargés. Rien qu’en Ile-de-France, on doit déjà déprogrammer 80% des opérations.

Et le cauchemar lui, continue…

Live du 31/03
Le 20 Minutes du 1 avril

→ Le même jour Olivier Véran fait un point sur la situation. Il annonce que le pic épidémique sera atteint fin avril. Incompréhensible, car le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles fin avril également, donc en plein pic épidémique prévu par Véran.

France Inter du 1 avril

Toujours le même jour, Jean-Michel Blanquer, qui s’était fait contredire à 18 reprises pendant la première phase de la crise, continue de donner des informations partielles ou erronées. Le ministre de l’Education nationale annonce sur RTL le jeudi 1er avril que les centres aérés pourraient accueillir tous les enfants pendant les trois prochaines semaines.

Enfin le même jour, le gouvernement annonce que les 283 000 assistantes maternelles du territoire ne pourront plus travailler pendant la période.

Midi libre du 1/04

Le premier sur les centres aérés : Juste après les annonces fausses de Blanquer, le ministère précise que les centres aérés ne pourront en fait acceuillir que les enfants “défavorisés”. Puis Jean Castex annonce que tout sera fermé sauf pour le public prioritaire, sans préciser qui est le public prioritaire. De nouveau contacté ce vendredi 2/04 par « l’Obs », le ministère de l’Education nationale annonce finalement que seuls « les enfants des publics prioritaires, et les enfants ou adolescents des quartiers prioritaires de la ville » pourraient être gardés dans les centres aérés.

Le deuxième sur les assistantes maternelles : après avoir provoqué la veille un tollé concernant les assistantes maternelles, le gouvernement est en plein cafouillage ce vendredi. Tôt le matin, Amélie de Montchalin promet que “le sujet des assistantes maternelles sera clarifié dans la journée”. Pendant ce temps à Matignon, un conseiller fait son mea culpa et reconnait avoir parlé trop vite. Adrien Taquet doit faire une visio-conférence avec des acteurs du secteur. C’est finalement en fin d’après-midi que l’information de la veille s’avère fausse et que le gouvernement annonce que les assistantes maternelles pourront finalement travailler.

Le même jour, un envoyé spécial de la chaîne M6 révèle que dans des quartiers aisés de la capitale, des soirées clandestines se tiennent avec obligation de retirer le masque et d’éviter les gestes barrières. Dans le reportage, l’organisateur d’un dîner illégal précise que des ministres viennent régulièrement profiter de ces soirées clandestines et qu’en “démocratie on fait ce qu’on veut”.

Pour Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, alors que les restaurants sont fermés depuis novembre 2020 et que des centaines de milliers de verbalisations au montant très elevées sont données à la population pour non respect du couvre-feu, il n’est aucunement question de démission concernant ces ministres.

Europe 1 du 04/04
Ouest France du 04/04

Visiblement, ces soirées clandestines avec ministres sont passées entre les mailles du filet.

France info du 6/04

Mais Gabriel Attal a-t-il respecté l’article 40 du Code de procédure pénale ?

Europe 1

Dans le même temps, il annonce 2.2 millions de verbalisations en un an. L’Etat a donc récupéré 297 millions d’euros venant directement de la population pendant la crise sanitaire.

L’image marquante du week-end est celle-ci. On peut y voir 10 gendarmes entourant quatre baigneurs, ces derniers ayant tous été verbalisés à hauteur de 450€.

Midi Libre

Le variant brésilien est considéré comme plus mortel et plus dangereux que la souche initiale. Le neuroscientifique brésilien Miguel Nicolelis alerte la France sur Europe 1.

Europe 1, le 13/04

Tout comme le professeur Rémi Salomon trois jours avant.

Pourtant, depuis des mois, plus de 1 000 personnes en provenance du Brésil atterrissent sur le sol français bien que la situation dans le pays sud-américain soit connue. Alors qu’il faut agir au plus vite pour éviter un potentiel chaos en France, le Ministre délégué aux transports Jean-Baptiste Djebbari prétend qu’il est impossible de couper les lignes aériennes avec le Brésil malgrè le risque, compte tenu du droit international.

Face à la polémique grandissante causée par la molesse du gouvernement à anticiper une catastrophe, Jean Castex se décide enfin à couper les liaisons aériennes avec le Brésil.

BFM TV du 13/04

Le chef du gouvernement a eu des mois pour le faire, mais ce n’est que le 13 avril que les lignes aériennes avec le Brésil sont enfin suspendues.

Est-il déjà trop tard ?

Chronologie à suivre…

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